Risque méconnu pour l'audition : la coexposition bruit-solvants

Lors du dernier Congrès de médecine et santé au travail, qui s'est tenu à Marseille du 5 au 8 juin 2018, nombre de professionnels des services de santé au travail de Présanse Paca-Corse ont présenté des communications écrites. À l'instar du Dr Renée Daumas, du CMTI 06, dont nous vous proposons de retrouver l'article sur le risque méconnu de la coexposition bruit-solvants dans les garages automobiles.

  • Contexte : La synergie d’action du bruit et des solvants est maintenant bien établie, or les deux risques sont présents dans les garages automobiles.
  • Objectifs : Évaluer les expositions, étudier les effets de la coexposition sur le système auditif, contribuer à en réduire l’exposition, sensibiliser employeurs et opérateurs aux risques liés à la coexposition.
  • Méthodes : L’évaluation du risque a été faite en partenariat avec l’INRS. Elle a concerné : le bruit (exposimétrie), les Composés Organo-Volatils COV (badge à prélèvement passif), les effets sur le système auditif (mesure de la fatigue auditive périphérique avec EchoScan Audio) et l’observation (activité, protections collectives, port des protections individuelles, habitudes de travail).
  • Résultats : Il n’y a pas de différence significative d’exposition sonore moyenne journalière entre les métiers (carrossier, peintre, mécanicien, responsable d’atelier). Tous les sujets présents dans l’atelier doivent être considérés comme potentiellement exposés au bruit. Pour l’exposition aux COV, les peintres sont les plus exposés, mais certains carrossiers ont une exposition équivalente.
  • Conclusion : La surveillance audiométrique des salariés exposés au bruit prévue dans les textes ne peut donc être utilisée en prévention précoce. Sensible et spécifique au récepteur auditif périphérique, la mesure des variations du seuil de déclenchement du réflexe auditif apparaît plus appropriée à la détection précoce de la fatigue auditive ou de l’intoxication à des produits chimiques ayant un impact sur ce réflexe. De plus, elle pourrait permettre de faire la distinction entre les sujets subissant une exposition sonore de ceux subissant une coexposition bruit-agents chimiques.

Cette étude contribue à s’interroger sur la pertinence des valeurs limites d’exposition VLEP légales des divers COV et sur celle du LEX,8h en cas de coexposition.

 Crédit photo : minicel73/Fotolia

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