APST BTP 06 : une action silice
Les travailleurs du secteur BTP étant particulièrement concernés par l'exposition aux poussières de silice, le service APST BTP 06 a lancé une action de prévention sur le sujet. Origine, objectifs, moyens... Julie Sambroni, directrice adjointe de l'APST BTP 06, a accepté de nous détailler les tenants et les aboutissants de cette action.
Pourquoi lancer cette action ?
Julie Sambroni : En 2017, l’APST BTP 06, constatant l’exposition de nombreux salariés du BTP à la silice (agent pneumoconiotique et cancérogène) et anticipant les évolutions réglementaires, a réalisé une étude sur les conditions d’exposition aux poussières de silice des carreleurs et marbriers. Les résultats des mesures, effectuées en collaboration avec les laboratoires de la CARSAT de Marseille, ont mis en évidence des expositions significatives à ce risque pour ces professions. Ces travaux ont fait l’objet d’une communication aux Journées du BTP de Metz en 2019. Des outils d’information et des publications ont suivi à destination des organisations professionnelles employeurs et des salariés.
Depuis le 1er janvier 2021, les travaux exposant à la poussière de silice cristalline alvéolaire issue de procédés de travail sont classés cancérogènes (arrêté du 26/10/20 du Code du Travail). Les entreprises doivent évaluer l’exposition aux poussières de silice de leurs salariés. En cas de travaux exposant à ces poussières, comme pour tous les agents cancérogènes, il convient de mettre en place des procédures de travail afin de supprimer ou de réduire ce risque à son niveau le plus faible.
Quels sont les objectifs à atteindre ?
J. S. : De nombreux efforts de prévention d’exposition aux poussières de silice cristalline ont déjà été réalisés. Au sein du secteur de la construction, cela représente un challenge. En effet, du fait de la nature de ses activités et des matériaux de construction utilisés, le secteur du BTP est particulièrement concerné par ce risque.
L’action silice déployée par le service doit permettre de vérifier l’efficacité des mesures de protection collective préconisées, mais également d’identifier des situations de travail particulières avec la volonté de contribuer à améliorer la santé et la sécurité des travailleurs exposés à la silice.
L’objectif poursuivi est de préconiser pour chacune des situations de travail étudiées, des conseils en matière de prévention technique, organisationnelle et humaine afin d’abaisser l’empoussièrement à des valeurs de concentration les plus basses possibles tout en prenant en compte les contraintes techniques du métier.
Quels moyens vont être déployés pour cette action ?
J. S. : Le service s’est équipé de pompes apex connectées afin de pouvoir réaliser des métrologies. Le service a planifié des actions en milieu de travail. L’objectif de cette campagne est d’estimer le niveau d’empoussièrement de différentes situations de travail courantes retenues par les organisations de travail.
L’ambition première étant d’établir un état des lieux en matière d’empoussièrement au poste de travail et de vérifier l’efficacité des mesures de protection collective mises en œuvre par l’employeur. Les prélèvements effectués seront analysés en collaboration avec les laboratoires de la CARSAT de Marseille et de Bordeaux.
Cinq métrologies sont programmées sur le deuxième semestre 2021.
Quels professionnels participeront à l’action ?
J. S. : L’équipe pluridisciplinaire du service a défini un protocole pour cibler les entreprises et les postes de travail à étudier. Deux salariés, une ASST et un ingénieur en prévention, ont été formés à l’utilisation des équipements et réaliseront les métrologies.
Les résultats seront ensuite analysés par l’équipe pluridisciplinaire. La volonté est d’identifier des solutions optimales faciles à mettre en œuvre et de déboucher sur des solutions de référence qui pourront être ensuite largement diffusées en interne et via nos partenaires.