Prévention des risques liés à la canicule

Le travail sous une forte chaleur peut occasionner des accidents du travail en rapport avec un coup de chaleur. En 2003, 15 décès probables par coup de chaleur ont pu être dénombrés en milieu professionnel, principalement dans le secteur du bâtiment et des travaux publics.

 

L’employeur joue un rôle important dans la prévention des risques liés à la canicule en entreprise.

Le travail sous une forte chaleur peut en effet provoquer des accidents du travail en rapport avec un coup de chaleur. Des décès par coup de chaleur sont régulièrement dénombrés en milieu professionnel, principalement dans le secteur du BTP.

 

1er stade du coup de chaleur : fatigue, maux de tête, vertige, étourdissement, crampes musculaires.

Evolution : élévation de la température corporelle, peau chaude et sèche, agitation, confusion, propos incohérents, perte d'équilibre, perte de connaissance.

--> Savoir réagir de manière appropriée et alerter les secours à temps : il existe un danger de mort

 

La solution : évaluer les risques liés aux fortes chaleurs de l'été. Les paramètres suivants sont péjoratifs :

  • Température : vigilance dès 30°C, alerte dès 33°C - Danger également si la température nocturne reste au-dessus de 25°C
  • Hygrométrie (au-dessus de 60 à 70 %)
  • Endroit sans circulation d'air
  • Machines générant elles-mêmes de la chaleur
  • Travail en extérieur
  • Pénibilité physique, effort physique soutenu
  • Période de début de canicule, avant que les organismes ne soient acclimatés (ce qui peut prendre entre 5 et 10 jours)
  • Salarié de retour après un arrêt maladie, des vacances

 

Mettre à jour le document unique : évaluation des risques et programme de prévention (obligation de tenir compte des ambiances thermiques dont le risque de fortes chaleurs)

 

La prévention des risques passe également par ces actions :

  • Consulter tous les jours le bulletin météo de la région
  • Installer un thermomètre à l'ombre et un hygromètre ; les consulter, relever les données
  • Eviter ou réduire les phases de travail avec efforts physiques importants (reporter les tâches les plus lourdes)
  • Limiter si possible le temps d'exposition au soleil des salariés ou effectuer des rotations des tâches lorsque des postes moins exposés en donnent la possibilité
  • Permettre au salarié d'adopter son propre rythme de travail
  • Veiller à ce que l'utilisation des aides mécaniques à la manutention soit généralisée
  • Pour le travail en extérieur, privilégier le travail en zone ombragée
  • Eviter le travail isolé ; privilégier le travail d'équipe permettant une surveillance mutuelle des salariés
  • Aménager les horaires de travail, afin de bénéficier au mieux des heures les moins chaudes de la journée
  • Etre encore plus vigilant si le salarié revient d'un congé de maladie, s'il intervient en tant qu'intérimaire ou nouvel embauché, voire s'il revient de vacances et n'est pas acclimaté à la chaleur
  • S'assurer que le port des protections individuelles est compatible avec les fortes chaleurs
  • Prévoir l'installation d'un local ou des aménagements de chantier pertinents pour accueillir les travailleurs du chantier lors des pauses. Dans l'idéal, ces aires de repos seront climatisées ou au moins à l'ombre.
  • Penser aux adaptations techniques permettant de limiter les effets de la chaleur (ventilateur, brumisateur, etc). Attention, au-delà de 32°C, le ventilateur est inutile voire nuisible.
  • Prévoir éventuellement des mesures correctives sur des bâtiments ou locaux existants (stores, volets, faux plafonds, rafraîchissement d'ambiance, ventilation forcée de nuit, films antisolaires sur les parois vitrées, etc).
  • Augmenter la fréquence des pauses de récupération (toutes les heures par exemple)        
  • Installer les sources d'eau potable et fraîche à proximité des postes de travail                          
  • Informer les salariés des risques liés à la chaleur
  • Afficher les recommandations à suivre, prévues au niveau du plan d'action
  • Informer et consulter le Comité d'hygiène de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) et les autres institutions représentatives du personnel sur les recommandations à mettre en oeuvre en cas d'exposition aux fortes chaleurs

 

Pour en savoir plus, consulter l'Instruction ministérielle du 10 avril 2013 relative au plan national canicule 2013 (téléchargeable ci-dessous), et notamment l'Annexe 1 (fiches mesures), pages 11 et 12, et l'Annexe 2 (recommandations canicule),  pages 20 à 23.

 

L'ANACT (Agence nationale pour l'amélioration des conditions de travail) propose également des conseils pour adapter l’organisation du travail et préserver la santé des salariés.

 

Dr Jean-Louis Capron, Médecin du travail (STP)

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