Interview : Assistant en Santé et Sécurité au Travail (ASST) : repérer et identifier les risques en entreprise

Fonction récente au sein de l'équipe pluridisciplinaire, l'assistant en santé et sécurité au travail est un maillon fort de la prévention des risques professionnels. Christine Glaser, ASST au GIMS 13, fait partie des premières formées à ce métier en 2011. Elle a connu la naissance de cette profession et participe aujourd'hui à sa reconnaissance et son évolution. Référente auprès d'une vingtaine d'ASST présentes dans son Service de Santé au Travail, elle partage toujours avec plaisir son expérience.

Comment-être vous devenue Assistante en Santé et Sécurité au Travail ?

Cela fait 35 ans que j’exerce au sein du GIMS 13. J’ai toujours travaillé aux côtés des médecins des Services de Santé au Travail. J’ai commencé en tant que secrétaire médicale puis j’ai eu l’opportunité d‘être formée au métier d’ASST. Avant les réformes législatives et réglementaires de 2011 et 2012, il n’y avait pas d’ASST au sein des Services de Santé au Travail Interentreprises. Aujourd’hui, je suis tutrice d’une ASST en formation au sein de l’Université de Strasbourg dans laquelle j’ai été moi-même formée pendant un an. Cela fait maintenant 8 ans que je suis ASST et  je prends vraiment à cœur que le réseau grandisse.

En quoi consiste votre métier ?

J’apporte une assistance au médecin du Service de Santé au Travail et aux membres de l’équipe pluridisciplinaire dans leurs activités, aussi bien sur le plan administratif que technique. Le métier d’ASST est un maillon intermédiaire entre le médecin et les autres membres de l’équipe pluridisciplinaire sur le terrain, pour permettre l’évaluation en amont des risques professionnels des entreprises. Je visite les entreprises pour décrire les lieux, les postes de travail et faire des mesures (bruit, lumière…). J’établis ensuite la « fiche entreprise », document obligatoire et réglementaire qui permettra un meilleur suivi des salariés et des actions de prévention. Pour ainsi dire, je fais partie de « l’équipe de première intention ». Par exemple, si j’observe un risque chimique important au sein de l’entreprise, je vais faire ce retour au médecin qui sollicitera les Assistantes risques chimiques et l’ingénieur afin de mener une action de prévention pour supprimer ou réduire ce risque. Je participe également à des actions collectives de promotion de la santé dans le cadre  d’information sur les risques professionnels à destination des salariés. Au GIMS 13, cela représente deux séances par mois.

À quelle fréquence vous déplacez-vous en entreprise et comment y êtes-vous accueillie ?

Les ASST du GIMS 13 ont pour objectif de se rendre en entreprise 3 fois par semaine afin d’établir les « fiches entreprise ». Nous intervenons principalement dans les entreprises de moins de 20 salariés (PME-TPE).  Pour ma part, étant basée à Aubagne, je me déplace uniquement dans les entreprises de ce secteur. Mes collègues gravitent sur d’autres secteurs qui s’étendent de La Ciotat à Martigues en favorisant toujours le lien de proximité. Les médecins du travail ont longtemps été les seuls interlocuteurs des adhérents et des salariés sur le terrain mais au fur et à mesure nos missions sont identifiées, même s’il reste un travail de communication important à faire sur notre rôle auprès des entreprises.

Quel regard portez-vous sur votre métier ?

Ce qui est plaisant dans le métier d’ASST, c’est la diversité. On apprend beaucoup de choses sur le monde du travail car on va à la rencontre des travailleurs et de leur environnement. Lorsque je vais en entreprise, en amont,  je m’intéresse à l’activité pour identifier les risques qui y sont liés ainsi que les moyens de maitrise préconisés afin d’orienter mes observations et ensuite pouvoir proposer des moyens de prévention.

Ce rôle d’investigateur sur le terrain, entre le médecin du travail et mes autres collègues préventeurs est important et c’est très motivant. Cependant, la tâche est lourde car il faut être au fait des changements réglementaires et des évolutions des connaissances sur les risques professionnels en permanence. C’est pourquoi, je réalise également un travail de veille documentaire en continu.

Qu’est-ce qui vous a le plus marqué dans votre métier ces dernières années ? 

L’arrivée du métier d’ASST dans les Services de Santé au Travail a été un vrai challenge. En effet, il fallait très vite montrer qu’on avait toute notre place aux côtés des médecins du Service de Santé au Travail et que nos missions constituaient une valeur ajoutée. De ce côté-là, j’ai eu la chance d’être dans un service précurseur avec un Directeur qui a mis beaucoup de moyen dans la formation des ASST. Aujourd’hui, la loi n’impose pas aux Services de Santé au Travail d’avoir des ASST, mais ceux qui en ont fait le choix semblent satisfaits car le retour sur la collaboration entre les médecins du Service de Santé au Travail et les ASST est très positif.


Consultez notre article sur "L'assistant de service de santé au travail (ASST)"

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